Index 2025 des taureaux montbéliards : une gamme toujours aussi étoffée

Cette année, moins de taureaux entrent dans les critères de sélection de L’Éleveur laitier. Mais ce n’est pas pour autant que l’offre auprès des éleveurs s’est réduite. Loin de là. « Plus d’une cinquantaine de taureaux avec une trentaine de pères différents » constituent l’offre d’Eva Jura, selon le technicien Jean-Marc Perret, qui fait de la consanguinité son cheval de bataille. Il revendique une large gamme de taureaux aux alentours de 6 % de taux de parenté. Pour Umotest, la gamme est tout aussi vaste même si, comme le déclare Guillaume Fayolle, responsable du schéma génétique, « nous sommes plutôt sur une phase de routine ». Il insiste par ailleurs sur le groupe sans cornes, « avec une accélération du programme de sélection et un niveau génétique qui atteint presque celui des autres taureaux ». « Près de 36 taureaux sur 50 améliorent les taux, notamment le TB », souligne-t-il également. Globalement, des deux côtés, une grande partie des taureaux est accessible pour les génisses et en semence sexée car la demande, sans surprise, ne cesse de se développer. Guillaume Fayolle, tout comme Jean-Marc Perret, parle d’un index de résistance au stress thermique à construire. Les prés sont à sec cette année et la canicule a cessé depuis peu, mi-août.

Aller au-delà de l’Isu

Jean-Marc Perret entrevoit la nécessité d’une construction et d’une cohésion raciale pour cet index. Guillaume Fayolle évoque un projet en démarrage, conduit avec les partenaires de la plateforme d’innovation M0³.

Si la gamme des taureaux est large, il faudra en choisir quelques-uns et certains se démarquent largement par leurs caractéristiques, au-delà même d’un index de synthèse d’exception. Ainsi Guillaume Fayolle cite, dans les profils production, Ulkogan (Isu : 183, Mo : 130, AP : 118, MA : 134, santé : 2,9, à 1 192 kg de lait). « Il sera dans les taureaux les plus utilisés. Il est une valeur sûre », relève-t-il. Ugaby (Isu : 182) dépasse les 2 000 kg de lait.

« Il est rare d’avoir des animaux de ce type » et il garde des taux honorables par rapport à ce type de production (TB : — 0,4 et TP : 0,6), avec un bon index mamelle à 120, une vitesse de traite à 106 et un tempérament à 107. Vulcano (Isu : 186) est un taureau « clairement améliorateur de la mamelle » (MA : 143) et rentre dans la classe des profils morphologie. Guillaume Fayolle recommande, dans le même genre de profil, Upsor avec un Isu de 166 et un index mamelle de 148. Dans les profils fonctionnels, il vante Turner (Isu : 179) et Utopien (Isu : 172) : « Turner est intéressant pour ses index fonctionnels. Il est un peu faible en repro (0,7), mais il excelle dans les index santé (santé : 4,2 ; STMA : 3,4), avec une bonne longévité (2,1), un bon index d’acétonémie (2,3) et 125 en tempérament. Fils de Rahan et d’Owings, il a un pedigree facile à utiliser (parenté : 6,5). De son côté, Utopien est intéressant par rapport au lait et à la morphologie (lait : 1 453 kg ; MO : 139). Il plaira bien cette année je pense. »

Un travail sur la consanguinité

Jean-Marc Perret n’hésite pas à mettre en avant les extrêmes pour faire avancer la génétique des troupeaux chez les éleveurs. « En choisissant un ou deux critères à faire évoluer dans la génétique du troupeau, c’est là où il progresse », rappelle-t-il. Il évoque Vador JB (Isu : 184), « un taureau laitier » (lait : 1 144 kg ; MO : 129 ; MA : 131) avec une bonne valeur bouchère (112).

Il cite Ubelou JB (Isu : 152), un fils de Suran JB, équilibré dans son format (AA : 120, AH : 123 ; AL : 112, Synth lait : 70). D’ailleurs, les premières filles de Suran JB confortent les qualités du taureau. Reste aussi Uber JB (Isu : 159), « un taureau très complet » dans les aplombs (106), la mamelle (127), le format (120), la production (Synth lait : 56) ou encore Ublo JB (Isu : 163) avec son originalité (6,2), son niveau laitier (870 kg de lait), sa morphologie (118) et ses aptitudes bouchères (126), idéal pour les systèmes herbagers. Ustiti JB, numéro 1 racial lait (Isu : 156, 2 291 kg), ainsi qu’en synthèse lait (84) est un « taureau sans compromis sur sa morphologie (MO : 112) qui mérite l’attention, très original et demandé à l’international », note-t-il. Tcool JB reste indétrônable côté mamelle. « Est arrivé, d’ailleurs, dans les nouveaux taureaux, son lieutenant, avec Titan JB (Isu : 175) qui présente un profil très complet (MO : 136) et un excellent index mamelle (MA : 138). »

La liste s’allonge encore avec Uchic JB (Isu : 154), « un taureau assez convoité pour ses attaches de mamelle » (MO : 136 et MA : 143, 545 kg de lait). Uncrack JB, devenu le Sniper JB laitier, fait craquer à juste titre. D’ailleurs, Sniper JB a produit cinq taureaux de la gamme : Uncrack JB, Uzi JB, Uraty JB, Uno JB et Ubre JB. Un fait à relever pour « ce taureau long à se développer, qui est devenu, aujourd’hui, la star en morphologie de notre taurellerie », selon Jean-Marc Perret. Et un dernier détour avec Utonton JB « le tonton flingueur de la mamelle » (MA : 143, MO : 136). Les éleveurs auront donc largement le choix.